« Il était une fois… » – test de compréhension sur le patrimoine pillé

Il était une fois un vieux couple heureux

Des camelots passaient dans tous les villages de la région et, comptant sur l’ignorance des femmes, ils acquéraient à des prix vils des bijoux rares et d’autres objets d’art qu’ils revendaient cher à des collectionneurs étrangers. On retrouvait ainsi chez les antiquaires d’Europe des pièces en provenance du Sud. Il y avait pire : certains guides touristiques n’hésitaient pas à se transformer en trafiquants. Ils vendaient même les vieux coffres précieux légués par leurs ancêtres. D’autres violaient carrément les vestiges archéologiques, et tel bloc erratique qui portait quelque gravure mythique fut souvent la proie des vandales, qui en emportèrent des morceaux en ayant bien entendu détérioré l’ensemble. De sorte que ce témoignage unique mutilé demeure à jamais informe. Bouchaïb avait donc mille raisons de mettre en garde son épouse contre les camelots et leur engeance. Un de ses amis qui voyageait beaucoup lui avait offert une pièce de monnaie d’argent frappée sous le règne de Moulay Hassan 1er. Il l’avait acquise au marché aux puces de la porte de Clignancourt à Paris. Le Vieux apprit aussi que des sacs de ces pièces avaient pris depuis longtemps la route d’Europe. On n’en retrouvait plus que dans les anciens colliers des femmes de l’Anti-Atlas. Les mères transmettaient à leurs filles ces colliers sacrés de génération en génération.

– Hé ! C’est que des bandits d’un genre nouveau sont apparus depuis l’indépendance. Il faut se méfier, femme.

– Je n’ouvre jamais ma porte aux camelots. Je suis prudente, moi.

– C’est bon! Je disais cela pour que tu saches que les temps ont changé. Il y a bien plus de gredins qu’avant. Un bandit d’autrefois était plus honorable que la crapule de nos jours. Dieu seul sait où l’on va. Les gens ne sont plus eux-mêmes. Ils ne respectent plus que l’argent. L’argent, encore l’argent. Ils vendraient tout pour de l’argent. C’est le culte du Veau d’or ! Comme les choses vont vite ! Le monde court à sa perte. On va bientôt renier père et mère pour de l’or… Mais les biens de ce monde ne sont pas durables. Ils sont périssables comme le monde. Seule compte la foi, la foi inébranlable des Anciens.    (pp. 44-45)

I/ a- Dans quelle région du Maroc avait vécu le vieux couple ?(0,25)

  b- Combien d’enfants avait-il ?(0,25)

  c- Quel rêve obsédait le vieux Bouchaib ?(0,5)

II/ a- Qu’achetaient les camelots dans les villages où ils passaient ?(0,5)

   b- A qui revendaient-ils cela ? ?(0,5)

   c- Qui avait offert à Bouchaib la pièce en argent ? ?(0,5)

   d- Où l’avait-il trouvée ? ?(0,5)

   e- Pourquoi cette pièce en argent était-elle si importante ? ?(0,5)

III/ a- Relevez du passage tous les objets importants qui quittaient frauduleusement les villages. (1,5)

   b- D’après le texte, qui a participé à la perte de ce patrimoine, en plus des camelots ?(1,5)

IV/ Relevez du texte deux termes appartenant au champ lexical des métiers. (1)

V/ « Ils acquéraient à des prix vils des bijoux rares. » Quelle figure de style est-elle employée ici ?(0,5)

VI/ « On va bientôt renier père et mère pour de l’or.. » Pensez-vous, comme Bouchaib, que le culte de l’argent domine le monde ?(1,5)

Téléchargez le document :

Partagez l'article :

Copyrights © 2024 tantancours

Développé avec par ABOUHILAL BADR