Le pléonasme pour séduire… la marquise !

Le Bourgeois gentilhomme

Jourdain : Madame, ce m’est une gloire bien grande de me voir assez fortuné pour être si heureux que d’avoir le bonheur que vous ayez eu la bonté de m’accorder la grâce de me faire l’honneur de m’honorer de la faveur de votre présence ; et si j’avais aussi le mérite pour mériter un mérite comme le vôtre, et que le Ciel… envieux de mon bien… m’eût accordé… l’avantage de me voir digne… des…

                  Le Bourgeois gentilhomme, acte III, scène 16

1°) Jourdain voulait dire qu’il était honoré de la visite de la marquise, et désirant ressembler aux « gens de qualité », il a essayé de les imiter via un langage châtié, comme il avait essayé auparavant par les habits, ou par les révérences.

Mais, le bourgeois avait échoué dans toutes ses imitations. Il était si gauche, dans tout, à tel point que le ridicule ne faisait que s’accentuer.

Dans cette scène, il a commis des maladresses et a alourdi inutilement sa tirade par des expansions de l’adjectif, du nom ou du verbe.

2°) On comprend pourquoi le français est désigné par « la langue de Molière ». Ici on a l’expression de la maîtrise de la langue dramaturgique : derrière Jourdain le parvenu qui écorche le français « précieux »,  se présente une leçon de rhétorique. En une réplique, trois figures ont été utilisées à profit pour obtenir un effet comique : le pléonasme, la périssologie, la battologie.

Pléonasme : redoublement de l’idée dans deux mots du même membre de phrase. Le pléonasme n’est pas blâmable quand il a pour but de renforcer utilement la pensée exprimée. Mais le pléonasme est vicieux quand il constitue une simple redondance qui n’est d’aucune utilité à l’exposé (voir « périssologie » et « battologie »).heureux = le bonheur
l’honneur = honorer
le mérite = mériter
Périssologie : ajout de termes redondants à une phrase ou à un membre de phrasem’accorder la grâce = m’honorer de la faveur = un mérite comme le vôtre  
Battologie : répétition oiseuse, fastidieuse des mêmes pensées sous les mêmes termes dans deux propositions proches ce m’est une gloire = me faire l’honneur de = si j’avais le mérite de

Exercices

Corrigez ces redondances :

Exercice n°1

a. En raison des travaux actuellement en cours, la route sera fermée pendant 48 heures.

b. Je voudrais vous remercier personnellement de votre précieuse collaboration.

c. Ce hasard imprévu me permet de constater que vous n’avez pas changé.

d. Il est impossible de prévoir à l’avance comment évoluera sa situation financière.

e. J’ai tellement apprécié le dessert que j’en ai redemandé de nouveau.

f. La première priorité de l’équipe est de se répartir équitablement le travail.

Exercice n°2 

Et… Ce n’est pas parce qu’un petit nain coiffé d’une fausse perruque a le monopole exclusif de la panacée universelle, qu’il ne serait pas bon de se réunir tous ensemble en vue d’établir un consensus commun afin de prévoir à l’avance les consignes strictes à appliquer.

Exercice n°3
Au jour d’aujourd’hui, je l’affirme, l’entendant de mes propres oreilles, nos discours sont remplis d’un grand nombre de pléonasmes.

Tout d’abord, pour commencer, un petit rappel  sur la définition d’un pléonasme, « Monter en haut, descendre en bas », cela doit sans doute vous évoquer quelque chose…  Car, en effet un pléonasme est une répétition, parfois absurde, mais drôle de termes ayant le même sens. La langue française est déjà assez compliquée comme cela, pourquoi s’en rajouter en plus !

Moi personnellement, je pense qu’il s’agit là d’une erreur involontaire de la plupart d’entre nous.

Avant d’achever complètement ce texte, car cela pourrait durer longtemps, pour ceux qui auront trouvé les 12 pléonasmes, je les applaudis des deux mains !

Exercice n°4

Un jour, vers les midis du matin, au niveau du côté du parc Monceau, sur la plate-forme arrière d’un vieil autobus vétuste à peu près quasiment complet de la ligne S (au jour d’aujourd’hui 84), par un hasard imprévu, j’aperçus de mes yeux un homme au long cou étiré qui portait sur sa tête à lui un chapeau feutre mou qui était entouré tout autour d’un galon tressé au lieu d’un ruban de tissu. Soudain, cette espèce d’individu anonyme interpella tout d’un coup son voisin à côté de lui sous un faux prétexte car en effet il prétendait que celui-ci il faisait exprès de lui marcher sur les pieds chaque fois qu’il montait en haut ou descendait en bas des voyageurs, voire même qu’il reculait en arrière pour lui rentrer dedans son coude. L’autre, il lui rétorqua en répondant qu’il n’avait pas le monopole exclusif de la place, qu’il devait ne pas se fâcher pour le moindre petit inconvénient négatif, qu’il était contraint malgré lui de céder le passage et que donc par conséquent il ne comprenait aucunement en rien sa réaction personnelle. Mais, cependant, il abandonna cette discussion orale et il se précipita en hâte sur une place assise devenue libre. Les étapes successives de ce fait concret m’interpellèrent moi, personnellement, au niveau de mon vécu intérieur sur les habitudes coutumières dans notre société contemporaine. Il s’avérait vrai que cet homme devait avoir un don inné pour une impolitesse sans manière.

Puis ensuite, un peu plus tard, vers les quatorze heures de l’après-midi,  tandis qu’alors que je marchais à pied, je l’y revis une nouvelle fois devant la gare Saint-Lazare. Lui et un ami, ils étaient réunis ensemble à se parler l’un à l’autre. Quant à son copain amical, il lui conseillait par un avis de soigner son apparence extérieure, comme par exemple il préférait volontiers réduire en moins l’échancrure du pardessus en remontant en haut le dernier bouton supérieur par quelque tailleur compétent.

Exercice n°5

Journaliste : La femme joue un grand rôle dans la société. Elle a besoin d’elle pour la vie économique.
J’ai invité deux maris. L’un accepte le travail de sa femme. A son avis, il faut que la femme doive sortir hors de la maison. Le second invité trouve que la femme doit rester à la maison.
C’est un problème pour la société en général, pour l’homme et la femme en particulier, surtout dans le tiers monde, donc au Maroc. Comme je suis moi-même marocain, je connais ce problème puisque je le vis et je le vois autour de moi quotidiennement dans ma famille et dans la société.

Mari n°1 : En effet, on observe de nos jours qu’il y a un nombre croissant de femmes de plus en plus nombreuses qui souhaitent et désirent travailler à l’extérieur, hors du foyer et exercer un emploi, soit un emploi de bureau, soit un emploi dans une usine, soit un emploi dans un magasin.
Mari n°2 : Je ne suis pas d’accord et je n’ai pas le même avis sur cette émancipation, c’est-à-dire cette libération. Ainsi, je trouve et je pense que la mère sera plus utile à la maison, chez elle, pour s’occuper de mes enfants, les éduquer, les élever, prendre soin d’eux d’une part et gérer la maison d’autre part. Je suis sûr et certain que je pourrai seul et sans aide supplémentaire nourrir la famille et subvenir aux besoins de tous.

Mari n°1 : En ce qui me concerne, je favorise et j’encourage au contraire cette
émancipation de la femme parce que, d’après moi, ainsi libérée, elle pourra se cultiver, s’instruire et se montrer plus brillante en société.

Exercice n°6

Salut Karim,

Comment s’est passée ta fin de semaine?

La mienne a été mouvementée. Pour commencer, j’ai tout d’abord rencontré Amin. Nous nous sommes entraidés ensemble pour le devoir du cours de chimie. Ensuite, nous avons en plus décidé d’aller manger un sandwich au thon. Je l’adore ! Pour finir, nous sommes finalement allés prendre un café.

Le lendemain, nous avons refait encore notre devoir. Par un hasard imprévu, Samir est arrivé chez Amin. Il est descendu en bas et s’est cassé la cheville ce faisant. Quelle histoire ! Nous nous sommes rendus au dispensaire du quartier. Nous sommes tous unanimes que l’attente a été interminable. Nous avions mal pour lui.

Quand il a eu son plâtre, nous sommes revenus chez Amin et avons terminé complètement notre devoir.

Voilà ma petite anecdote ! À bientôt!

signé : Sabah

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