Je n’oublierai jamais le matin où mon père me regarda attentivement. J’étais surpris mais je ne disais rien. Il posa sa fourchette et déclara : « Il va falloir envoyer ce gosse à l’école. Il commence à prendre de mauvaises habitudes. Et puis, il a cinq ans et demi… »

Quelques jours après, il me rapporta de la ville un sac d’écolier et des vêtements neufs.

Un matin, ma grand-mère m’habilla un peu mieux que l’habitude. Nous marchâmes jusqu’au village. C’était assez loin. Les gens souriaient en nous voyant passer.

Après avoir traversé la cour de l’école, ma grand-mère frappa à une  grande porte vitrée. L’institutrice vint ouvrir ; elle était mince, blonde et jolie…

Quand ma grand-mère m’a embrassé et m’a dit « au revoir » devant toute une classe de jeunes têtes curieuses, j’ai eu le cœur bien gros, tous les enfants me regardaient ; je n’osais pas remuer les doigts.

Enfin, « la demoiselle » (qui s’appelait -je l’ai appris plus tard- Mademoiselle Collignon) me fit asseoir au fond de la classe, la seule place libre ; elle me tendit des feuilles et des crayons de couleurs et me dit : « Tiens ! Dessine ce que tu voudras ! « .

Malgré les années, je n’ai pas oublié Mademoiselle Collignon. Son visage, son sourire, sa gentillesse et son sérieux, je les garde encore dans ma mémoire.

           Maurice Fombeure, La Rivière aux Oies, éd. Rieder. 1932

I/ Complétez le tableau suivant :

Qui écrit ?	À qui ?	Où écrit-il ?	Quand ?

II/ Complétez le tableau suivant :

Qui raconte ?	À propos de quoi ?	Où se passe l’action ?	À quel moment ?

III/ Vous direz que ce texte est :

a) Un roman.           b) une autobiographie             c) un conte.

IV/ Complétez le schéma narratif suivant :

Situation initiale	Tous les matins, le père et le fils déjeunent ensemble
Élément inattendu	………………
Événements	a- On lui achète un cartable. b- ……………………. c- …………………….
Solution	Maurice s’assied au fond de la classe.
Situation finale	……………………….

V/ « Il va falloir envoyer ce gosse à l’école. Il commence à prendre de mauvaises habitudes. » 

Reliez les deux phrases de manière à exprimer la cause.

VI/ « Je n’oublierai jamais. »   /   « Je n’ai pas oublié. »

1. À quels temps est conjugué le verbe oublier ?
2. Pourquoi n’est-il pas conjugué aux temps du récit (passé simple ou imparfait) ?

VII/ Quels indices du texte montrent que le narrateur habitait loin de l’école ?

VIII/ Pourquoi, à votre avis, les gens souriaient-ils au passage du gosse et de sa grand-mère ?

IX/ Proposez un titre au texte.

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