Test global + Corrigé

Le Dernier jour d'un condamné

Voici ma proposition d’examen à partir du chapitre II

… Mon avocat arriva. On l’attendait. Il venait de déjeuner copieusement et de bon appétit.
Parvenu à sa place, il se pencha vers moi avec un sourire.
– J’espère, me dit-il.
– N’est-ce pas ? Répondis-je, léger et souriant aussi.
– Oui, reprit-il ; je ne sais rien encore de leur déclaration, mais ils auront sans doute écarté la préméditation, et alors ce ne sera que les travaux forcés à perpétuité.
– Que dites-vous là, monsieur ? Répliquai-je, indigné ; plutôt cent fois la mort !
Oui, la mort ! – Et d’ailleurs, me répétait je ne sais quelle voix intérieure, qu’est-ce que je risque à dire cela ? A-t-on jamais prononcé sentence de mort autrement qu’à minuit, aux flambeaux, dans une salle sombre et noire, et par une froide nuit de pluie et d’hiver ? Mais au mois d’août, à huit heures du matin, un si beau jour, ces bons jurés, c’est impossible ! Et mes yeux revenaient se fixer sur la jolie fleur jaune au soleil !
Tout à coup le président, qui n’attendait que l’avocat, m’invita à me lever. La troupe porta les armes ; comme par un mouvement électrique, toute l’assemblée fut debout au même instant. Une figure insignifiante et nulle, placée à une table au-dessous du tribunal, c’était, je pense, le greffier prit la parole, et lut le verdict que les jurés avaient prononcé en mon absence. Une sueur froide sortit de tous mes membres ; je m’appuyai au mur pour ne pas tomber.
– Avocat, avez-vous quelque chose à dire sur l’application de la peine ? demanda le président.
J’aurais eu, moi, tout à dire, mais rien ne me vint. Ma langue resta collée à mon palais. Le défenseur se leva. Je compris qu’il cherchait à atténuer la déclaration du jury, et à mettre dessous, au lieu de la peine qu’elle provoquait, l’autre peine, celle que j’avais été si blessé de lui voir espérer.
Il fallut que l’indignation fût bien forte, pour se faire jour à travers les mille émotions qui se disputaient ma pensée. Je voulus répéter à haute voix ce que je lui avais déjà dit : Plutôt cent fois la mort ! Mais l’haleine me manqua, et je ne pus que l’arrêter rudement par le bras, en criant avec une force convulsive : Non !
Le procureur général combattit l’avocat, et je l’écoutai avec une satisfaction stupide. Puis les juges sortirent, puis ils rentrèrent, et le président me lut mon arrêt.
– Condamné à mort ! dit la foule.

                                                   Le Dernier jour d’un condamné, chapitre II

COMPRÉHENSION :

I/ Qui est l’auteur du récit ?

    En quel siècle a-t-il vécu ?

    Quel thème traite-t-il dans son récit ?

    A quel courant littéraire appartient-il ?

II/ Ce texte se situe-t-il :   a- avant le procès ?  b- au début du procès ? c- à la fin du procès ?

Justifiez votre choix.

III/ Complétez le tableau avec le vocabulaire de la justice employé dans le passage :

     Acteurs du procès                     Décisions du tribunal
L’avocat – le défenseur – les jurés…La préméditation – les travaux forcés à perpétuité – la sentence de mort…

IV/ « [l’avocat] venait de déjeuner copieusement et de bon appétit »

a- Quelle figure de style exprime le segment souligné ?

b- Le narrateur nous parle du repas consistant pour montrer que : 1°/ l’avocat avait faim.  2°/ l’avocat était indifférent à la situation de son client. Choisissez la bonne réponse.

V/ a-  Le narrateur compare les sentences prononcées ; complétez la grille (travail à partir de : « Oui, la mort ! » jusqu’à : « c’est impossible ! »)

 Le procès des autres criminelsLe procès du narrateur
En quelle période de l’année se déroule ce procès ?  
Quelle sentence sera prononcée ?  
Où se prononce cette sentence ?  
A quel moment de la journée ?  

  b- Vous diriez qu’il a fait cette comparaison parce que :

1°/il garde espoir en la justice.   2°/il se sait différent des criminels habituels. Choisissez la bonne affirmation et justifiez votre réponse.

VI/ a- Les jurés se sont prononcés pour sa culpabilité ; quels indices l’expriment de manière indirecte ?

       b- Les juges l’ont condamné ; par qui append-on la sentence ?

VII/ « Je compris qu’il cherchait à atténuer la déclaration du jury, et à mettre dessous, au lieu de la peine qu’elle provoquait, l’autre peine, celle que j’avais été si blessé de lui voir espérer »

Remplacez le terme souligné par l’acception adéquate : châtiment – difficulté – chagrin – effort.

VIII/ La condamnation à mort est un choc terrible pour un être humain ; relevez les changements brusques dans le comportement du narrateur.

IX/ Proposez un titre au passage.  

P. ÉCRITE :

Un enfant de la rue a été arrêté pour vol. Vous êtes juge et vous hésitez entre deux possibilités :

            – l’enfermer dans une prison pour mineur.

            – l’envoyer dans un centre de rééducation pour enfants délinquants.

Rédigez un texte où vous adopterez la structure suivante :

1°- Présentation de la situation.

2°- Avantages et inconvénients de chaque possibilité (sentence).

3°- Votre décision + votre sentiment (intime conviction).

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