CHRONIQUE SOCIÉTÉ
PARENTS / ENFANTS, par Anne Débarède
Le monde selon bébé
L’idée naïve que le bébé, même à l’état de fœtus, serait doué pour les langues risque de divertir les chercheurs de demain.
Cette croyance ne manque pas d’agacer les psychologues cognitivistes, en particulier ceux qui travaillent sur la genèse du raisonnement et les origines du langage. Pour Jean-Emile Combert, professeur à l’université de Bourgogne et chercheur au laboratoire d’étude des acquisitions et du développement, «les données apportées par la recherche scientifique sont incompatibles avec cette idée d’un apprentissage précoce d’une compréhension du langage».
Certes, les nouveau-nés établissent très vite une différence entre la voix maternelle et celle d’une parfaite inconnue. Certes, ils portent le plus vif intérêt à une histoire fréquemment répétée par la maman pendant sa grossesse. Ce qui est important en l’occurrence, ce n’est pas la signification des mots mais l’intonation avec laquelle ils sont prononcés.
Aujourd’hui, l’observation montre également que l’on peut proférer des reproches peu amènes sur le ton le plus tendre. Quelle mère n’a pas un jour invectivé son nourrisson – «J’en ai marre de toi, espèce de cochon !» – d’une voix suave. Or l’intéressé ne se vexe pas pour autant (ce qu’il saurait manifester par des pleurs), il en frétillerait plutôt d’aise.
Par conséquent, souligne J.E. Combert, si le langage est évidemment signifiant, dès le départ, pour le nouveau-né (comme sont signifiantes toutes les actions des adultes dans sa direction), ce dernier demeure incapable d’accéder à la signification des mots qui lui sont adressés.
Après un an, non content de réagir aux attitudes de l’entourage familier – dont le langage constitue l’une des attitudes possibles,- il commence à comprendre véritablement le sens de ce qui lui est dit. Et ce de manière progressive, tout comme se met en place le fonctionnement de la mémoire. Par conséquent, même si l’enfant conserve des traces d’expériences vécues précocement, il ne peut mobiliser ses «souvenirs de fœtus», par impossibilité fonctionnelle. Avis à ceux qui expliquent une facilité particulière dans l’exercice d’une langue étrangère par un apprentissage intensif in utero.
LE MONDE DE L’ÉDUCATION
I/ Complétez le tableau suivant :
Source | Rubrique | Auteur | Genre de discours | Type de texte | Visée |
II/ Remettez en ordre les opérations du texte :
1- deux conclusions partielles
2- argumentation appuyée sur une explication
3- une première concession
4- une croyance qui agace
5- une deuxième concession
6- une réfutation
7- une conclusion d’ensemble
8- une illustration de l’explication à l’aide d’un exemple
III/ A partir du chapeau et du premier paragraphe :
IV/ Répondez par Vrai ou Faux, et justifiez chaque réponse :
V/ Dans son argumentation, l’auteur fait-il appel à :
Justifiez votre choix.
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