Royaume du Maroc

    Ministère de l’éducation

            nationale

   Académie d’Agadir

   MATIÈRE : FRANÇAIS 

  EXAMEN  DU       BACCALAURÉAT

 NIVEAU : 3^ème Année Secondaire

 Session : FEV. 97

        SECTIONS : 

COEF

 SC. EX. & SC. MATHS

   6

TECHNIQUES & SC. AGRO.

   4

DURÉE : 2H

        NOUS SOMMES ASSIS SUR UN BARIL DE POUDRE

Hier, les villes constituaient la matrice de tous les progrès de civilisation. Aujourd’hui, elles échappent à tout contrôle et leur développement monstrueux menace de ruiner définitivement l’espèce humaine.

En 1800, 3% de population mondiale vivait dans les villes, 15% en 1900, 29% en 1950 et plus de 40% aujourd’hui. Entre 2005 et 2010, cette proportion atteindra 50%, et en 2025 environ 61%. Selon l’ONU (1), de 1950 à 2025, la population urbaine des pays les moins développés sera multipliée par 14, passant de 300 millions à 4 milliards.

Déjà les plus grandes villes du monde, Delhi et Calcutta, s’étendent sur une centaine de kilomètres. Ville des pires records avec 20 millions d’habitants aujourd’hui et 3à millions en l’an 2000, la capitale du Mexique court vers une catastrophe écologique majeure dans un environnement hyperpollué. « Il nous est impossible d’imaginer ce que pourraient être les concentrations humaines à venir, observe le sociologue Jean-Marie Poursin, Le Caire devrait avoir 13 millions d’habitants en l’an 2000 et aura absorbé dans son incroyable extension les meilleures terres agricoles d’Égypte (2) ». La revue Urbanismes et architecture a consacré un excellent numéro à ces métropoles monstrueuses (3). « Tout y est rendu difficile. L’équipement en eau, par exemple, coûte une fortune à ces villes dont les ressources locales sont déjà exploitées à leur maximum, écrit Cécile Maillard. Il faut parfois amener l’eau de très loin. À Delhi, il faut la faire venir de 180 kilomètres. Le système d’égouts est tout aussi déficient. La pollution de l’air, celle de l’eau sont désormais devenus des clichés. »

À Pékin, autre exemple, la pollution atmosphérique dépasse parfois de 10 fois les normes fixées par l’Organisation mondiale de la santé. Shanghai et Téhéran sont parmi les villes les plus polluées du monde. 80% des cancers y sont liés à la pollution. À Athènes, le smog atteint les poumons des habitants plus encore que le marbre des monuments anciens. À New Delhi, les maladies respiratoires sont devenues l’une des principales causes de mortalité. Et pourtant, l’explosion urbaine n’est pas près de s’arrêter.

L’explosion démographique multipliée par l’excroissance de métropoles monstrueuses mine la planète et commence à produire des changements permanents dans l’environnement, avec la dégradation accentuée des sols, le déboisement massif, l’altération des ressources en eau et l’aggravation de l’effet de serre. « C’est autour de la grande ville, du monstre urbain caractérisé par l’étendue de son territoire ou l’accumulation d’énormes populations, donc de charges sans fin, que la question urbaine se définit encore aujourd’hui », écrit Marcel Roncayolo (4).

À côté de ce défi vital, Paris qui ne sait pas régler les problèmes des squatters, Chicago confronté à ses bandes de jeunes ou New York laissé à l’abandon font encore figure de paradis. Parmi les pires chapitres de son héritage, entre les guerres mondiales, l’Holocauste et la menace nucléaire, le XXe siècle laisse la bombe des villes.

Autrefois merveilles e la civilisation, les cités semblent organiser le grand naufrage de l’humanité.                                  

                                     Jean-François DUPARQUIER

(1)   Prospect of World Urbanisation, 1988.

(2)   L’Homme stable, Hachette.

(3)   N°240, septembre 1990.

(4)   La Ville et ses territoires, Folio/Essais.

Date

……..

1900

……..

1990

2025

Pourcentage

3%

……..

29%

……..

……..

              A

             B

a- L’auteur fait un historique

a- de  » ……..  »   à    » …….. « 

b- Il fait des prévisions

b- de  » ……..  »   à    » …….. « 

c- Il reprend l’idée du chapeau

c- de  » ……..  »   à    » …….. «