Antigone / Créon n°2 (p.74 à 81)

Antigone

Passe d’armes ou fait d’armes tragique, pp : 74 à 81

Présentation : Longueur des répliques

pp : 74 à 78 == Antigone utilise des répliques et Créon des tirades

pp : 78 à 81 == Antigone emploie des tirades et Créon des répliques

Changement de situation au niveau stratégique : au début, Créon attaque et Antigone se défend ; puis tout s’inverse, Antigone a trouvé le point faible et attaque ; Créon se replie. Pourquoi ?

1 : Créon attaque sur deux flancs :

a- Les raisons de sauver sa nièce, son adversaire :

Il est son oncle

3 arguments subjectifs.

   Persuader (en touchant les sentiments, les passions)

Il menace de la torturer afin de renoncer à son projet

Elle est la fiancée de son fils

b- La justification de ne pas enterrer Polynice

Il veut donner un exemple au peuple

3 arguments objectifs et logiques

  Convaincre (en visant l’intelligence, la raison)

C’est histoire de politique (c’est le métier de roi)

Il a accepté de diriger Thèbes

Créon a échoué dans ces deux tentatives d’affaiblir sa nièce. Même à étudier les didascalies, on retrouve ce rapport de force : Créon est violent, puis ironique et cynique, mais sa voix devient sourde après (consonnes sourdes : p / k / t / f / s / ch).

Et c’est au tour d’Antigone de passer à l’offensive.

2 : Antigone attaque

a- Créon ne devait pas accepter d’être roi, mais rester lui-même (voir son portrait brossé par le Prologue).

b- Créon est un sentimental, « trop sensible pour faire un tyran ».

c- Un roi ne doit pas hésiter.

Créon a flanché devant ces attaques ; il demande pitié et il reconnait qu’il a assez payé. Mais peut-être que Créon est fourbe…

Conclusion : Le discours d’Antigone est cohérent depuis le début. Elle poursuit un objectif et elle s’en tient. De plus, elle connait bien son oncle, même ses points faibles et elle en profite.

Quant à Créon, son discours est tiraillé entre l’affectif et la raison (d’état). C’est un discours ambigu : le lecteur ne sait pas où le roi veut en venir (sauver ou tuer / régner ou rester soi-même / etc.)

Conclusion contextualisée : Supposons que Créon = Pétain et les nazis + supposons que Antigone = De Gaule et les résistants ; alors Créon aurait demandé à Antigone de collaborer avec des concessions, mais Antigone aurait refusé ces compromis et rejeté totalement l’occupation puisqu’elle est libre de ses choix.

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